Faut-il manger l’abricot sec orange ou marron ? Orange vif ou brun profond : cette simple différence de couleur cache deux mondes bien distincts. Derrière ce détail visuel se jouent des enjeux de santé, d’environnement et de production agricole. Faisons le point sur ce fruit béni des Dieux.
Dans certaines cultures, les abricots secs étaient surnommés fruits d’immortalité pour leur richesse nutritive et leur exceptionnelle capacité de conservation. Aujourd’hui encore, l’abricot moelleux incarne cette promesse de longévité, à condition de privilégier un mode de culture et de transformation respectueuses du vivant. Avec l’abricot sec il est facile de savoir lequel est bon pour la santé et la planète. Il suffit de regarder la couleur.
Pourquoi l’abricot brun est-il meilleur que l’orange ?
La couleur de l’abricot n’est pas un simple détail esthétique. Elle traduit le mode de production. Les abricots bruns sont non soufrés : ils ne contiennent aucun additif chimique. Ces derniers sont séchés naturellement pendant trois jours sous le soleil, ce qui leur donne leur couleur brune caractéristique. Après le séchage, ces abricots bruns bénéficient d’une petite cure de réhydratation minutieuse. Cette étape leur donne cette texture tendre et fondante
Les abricots oranges, quant à eux, sont traités au dioxyde de soufre (E220) – un conservateur qui fige la couleur et allonge la durée de vie. Un procédé autorisé uniquement en agriculture conventionnelle.


Le saviez-vous ?
La réglementation autorise jusqu’à 2 000 mg/kg de sulfites dans les abricots secs soufrés, soit 10 fois plus que dans le vin blanc sec ou rosé !
Concrètement, en consommant seulement 30-35 g d’abricots secs soufrés (soit 2 ou 3 abricots), on ingère 70 mg de sulfites, soit plus que la dose journalière admissible (DJA). Fixée à 0,7 mg par kilo de poids corporel, cette dose correspond à 49 mg pour un adulte de 70 kg.
Un fruit aux racines profondes
Cette couleur orange est aussi le fruit de choix courageux de producteurs turques (la Turquie est le leader mondial de l’abricot séché, avec près de 83 000 tonnes exportées par an, soit 56 % des exportations mondiales). Comme témoigne Mehmet, producteur à Malatya sur les plateaux arides du sud de la Turquie : «Mes parents sont nés, ont vécu et sont morts ici. Les commerçants ont commencé à acheter des abricots soufrés, et le soufre s’est répandu dans cette région. Mais dans notre enfance, il n’y avait pas de soufre. Quand nous sommes revenus et avons constaté ses effets néfastes, nous avons décidé de l’abandonner. Aujourd’hui, nous pratiquons une agriculture aussi bonne que celle de notre enfance, voire meilleure. »
Mehmet n’est pas seul. Avec 349 autres producteurs, il participe au programme Happy Village. L’objectif de ce programme est simple et multiple :
- Accompagner des villages entiers vers l’agriculture biologique
- Financer la certification bio
- Offrir des formations gratuites et un soutien agronomique
- Fournir du matériel technique adapté
L’abricot moelleux un atout santé
Issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement, ces abricots moelleux sont aussi des atouts pour la santé. Ils sont riches en potassium (1430 mg /100 g), sources de calcium et de vitamine A.
La bonne nouvelle, c’est qu’ils s’intègrent facilement dans toutes vos envies gourmandes :
- Au petit-déjeuner : dans un bol de skyr à l’amande, accompagné de graines de courges, de baies de Goji, d’un peu d’épine-vinette et de noix.
- Dans vos plats salés : un curry de pois chiches aux abricots moelleux, un tajine parfumé…
- En collation : avec du chocolat noir et des amandes pour une pause saine et gourmande.
Et si le jardin d’Éden existait encore… quelque part entre les vergers de Malatya et votre palais ? À cet instant précis où l’abricot éveille vos papilles.